Édition du jeudi 4 décembre 2003
Aide humanitaire d'urgence : le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères veut développer le partenariat entre organisations non gouvernementales (ONG), collectivités territoriales et entreprises
Le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères Renaud Muselier a annoncé, mercredi, des mesures visant à développer le partenariat entre organisations non gouvernementales (ONG), collectivités territoriales et entreprises, dont la création d'une "norme de qualité", dans le but d'optimiser l'aide humanitaire d'urgence de la France à l'étranger.
Ce plan baptisé "Humanitaire d'urgence : synergie 2004" compte dix mesures pour faire émerger le partenariat encore trop ponctuel entre ONG, collectivités et entreprises. Il a été annoncé à l'issue d'une Convention qui a réuni mercredi à Paris les différents acteurs.
"C'est vers les entreprises et les collectivités territoriales que les ONG (en manque de dons) trouveront un champ possible de développement. A l'inverse, le besoin profond d'image et de responsabilité citoyenne des grandes entreprises et collectivités territoriales peut trouver dans le partenariat avec les ONG une dimension particulièrement importante", a estimé M. Muselier. Parmi les mesures attendues, il a annoncé la création d'une "norme francophone de qualité" internationale qui sera décernée par l'Etat.
Equivalente à la norme SPHERE, élaborée par les grandes ONG anglo-saxonnes, elle doit permettre aux ONG françaises de répondre à parité aux appels d'offres des institutions internationales et de la Commission européenne.
Parallèlement, l'Etat va créer un groupe de travail qui définira "une procédure d'évaluation des actions humanitaires conduites au premier chef par l'Etat lui-même". Ses conclusions sont attendues le 30 juin 2004.
Plusieurs participants à la Convention ont souhaité une "labellisation" des ONG françaises. "Une entreprise a besoin de reconnaître une ONG fiable", a estimé Gilbert Canameras, du Comité national des conseillers du commerce extérieur de la France. Le président d'Action contre la faim (ACF) Jean-Christophe Rufin a rappelé que les tentatives d'évaluation des ONG se sont faites jusqu'à présent de façon "dispersée et sans rigueur".
Jean-Hervé Bradol, président de Médecins sans frontières (MSF), a toutefois mis en garde contre "les risques d'auto-évaluation et de complaisance".
Par ailleurs, la Délégation à l'action humanitaire (DAH) du ministère des Affaires étrangères organisera des réunions régulières d'information et de contact associant tous les acteurs avant, pendant et après les crises d'urgence.
Dans un rapport sur les relations ONG-entreprises remis au Premier ministre, le député du Var Philippe Vitel a constaté qu'il y a actuellement "méconnaissance" et "cloisonnement entre acteurs".
En outre un "Conseil d'orientation", composé de représentants des différents acteurs, va être chargé de définir les mécanismes pour "mettre les réseaux en synergie" : critères d'évaluation, création d'un annuaire permanent des capacités d'action et d'un portail internet "Urgence humanitaire France".
"Fin 2004, une évolution vers la création d'un haut comité de l'humanitaire à l'urgence pourra être envisagée", a dit M. Muselier. Une majorité d'intervenants, entreprises et ONG se sont dits favorables au principe.
Enfin, des "points d'information et de coordination" dans les ambassades de France des pays où se déroule une action importante seront mis en place.
M. Muselier avait annoncé le 11 juin la création d'un Comité interministériel de l'action humanitaire d'urgence, doté d'un "groupe opérationnel mobilisable à tout moment".
A ce jour, les entreprises contribuent à environ 2% de l'apport financier des ONG, selon le rapport de M. Vitel.c=
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